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Reflets.

tickleuse

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Aug 11, 2005
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Enfin une journée ensoleillée, je n’y croyais plus. Pour le trajet de retour du travail, je vais enfin pouvoir me faire un petit plaisir en repliant le toit du cabriolet. Quelques secondes d’attente, le doux bruit du toit qui disparaît, et voila mes cheveux en liberté.

Quelques jours plutôt, les mystères de la vie m’ont fait recroiser un félin joueur. Nous avons donc joué. Joué aux plaisirs des mots, joué à leur donner de doubles significations, joué à se découvrir un peu, joué à se provoquer, joué à éveiller nos sens, joué à se faire peur. Dès les premiers mots échangés, mon instinct était en éveil, troublé par tant de ressemblance. De jeu en jeu, nous avons suffisamment appris pour déclarer la chasse ouverte. Le seul paradoxe est que nous faisons tous deux partie de la même catégorie : celle des prédateurs.

Par jeu, il m’avait provoqué. Par réalisme, je ne croyais guère à ses provocations. Quelques minutes avant de quitter mon poste de travail, je lui avais même écrit : « que des paroles ! » A présent, décapotée, je ne roule pas vite et profite de cette fin de journée.

Quelques minutes plus tôt, je l’avais menacée dans nos derniers courriels de l’après-midi de la surprendre sur son chemin de retour du travail. Je lui avais avoué travailler à proximité, et que de cette proximité pouvait surgir le danger. Elle n’y avait pas cru, me jetant même un ultime défi avant de se déconnecter. Je crois n’avoir jamais plié bagage si rapidement, ni roulé si vite sur les quelques petites routes qui me rapprochaient d’elle. Fondre sur sa proie. Mais sans garantie aucune. Un bluff. Un coup de poker osé mais finalement moins risqué qu’il n’y paraissait. Le début de soirée était superbe et une petite ballade champêtre n’était pas pour me déplaire. Mon idée était toute simple : de nos échanges, j’avais facilement déduit son parcours et ce soir, j’avais dans l’idée de la précéder avant de réduire ma vitesse au minimum et de la laisser me rattraper, puis me dépasser. Je lui en avais suffisamment avoué sur ma propre voiture pour que, si elle est la prédatrice qu’elle prétend, elle ne passe pas à côté d’une telle coïncidence. Un test ? Peut-être aussi. Je savoure déjà mon plaisir de la surprendre dans mon prochain message, le lendemain matin.

Longtemps après mon départ, j’approche presque de ma destination lorsque je double sur l’autoroute un véhicule qui n’est pas étranger à nos jeux de provocation de l’après midi. Mais, toujours par réalisme et surtout en me traitant intérieurement de paranoïaque, j’abandonne vite l’idée d’une coïncidence. Néanmoins, je commence à regarder plus souvent mon rétroviseur. Toujours ce cher instinct. Je me sens suivie, à quelques voitures d’écart, toujours d’assez loin et toujours à vitesse régulière. Sceptique.

Je finissais par croire qu’elle ne viendrait plus. Elle m’avait avoué piloter un coupé, mais la cachottière ne m’avait caché qu’il s’agissait en plus d’un cabriolet. Lorsque je l’ai vu surgir dans mon rétroviseur, j’ai tout de suite su que c’était elle. Elle m’a dépassé, sans tiquer. N’est-elle finalement pas aussi redoutable que je l’ai cru ? Je me sens un peu frustré et du coup, je décide de rester sur la nationale et de la suivre un peu. Juste pour voir où cela va me mener. Juste pour glaner quelques informations supplémentaires pour pimenter mon message prochain. Et puis, chaque kilomètre me rapproche de son antre. Je connais sa sortie, mais au-delà, le mystère est total. Ma curiosité grandit rapidement, tout en restant prudemment à bonne distance pour ne pas me faire repérer, si ce n’est pas déjà fait. Rien dans son attitude ne me permet de deviner qu’elle m’a identifié. Nous approchons déjà de sa sortie.

Je quitte la nationale pour poursuivre ma route. Le véhicule suspect en profite pour m’imiter. Mais sorti de la voie rapide, il se retrouve juste derrière moi. Trop près ? Doute. Au deuxième rond point, mes doutes deviennent une certitude : mon véhicule suiveur et suspect fait un tour de rond point supplémentaire. Je suis extrêmement surprise, agréablement surprise. Enfin un chasseur de qualité. Mais néanmoins concurrent.

Les deux ou trois véhicules qui nous séparent sont restés sur la nationale, ce qui fait que je me retrouve juste derrière elle. Détective, c’est un métier. Pas fait pour les amateurs. Je dois absolument trouver une solution pour gagner en discrétion. Au rond-point suivant, je décide de faire un tour pour rien, lentement, question de laisser s’immiscer entre nous les véhicules qui me suivent. Elle ne semble toujours avoir rien remarqué. Incroyable ! Elle mérite que je la suive jusque chez elle, que je lui saute dessus, que je la ligote et que je lui chatouille la plante des pieds toute la nuit ! Plus sérieusement, je décide de continuer encore quelques centaines de mètres. Juste pour voir, juste encore un peu.

Je me décide donc de lui faire un tour à ma façon. Il est sur mon fief, mon territoire. Je connais parfaitement ma région. Pas lui. Je me laisse filer sagement. Venez, venez, n’ayez pas peur, osez !

Je m’engage sur une petite route de campagne, isolée, étroite, idéale pour un traquenard. Après deux cents mètres, cette route comporte la particularité d’avoir un beau dégagement sur le côté. Après m’être assurée que mon suiveur est toujours sur mes traces, je viens m’immobiliser sur le dégagement. Il ne me reste plus qu’à attendre ma proie. Cette dernière ne peut que venir. Elle arrive, pas très vite. On sent une vague hésitation.

Je l’ai vue tourner sur cette petite route où deux voitures ont presque de la peine à se croiser. Vu le caractère champêtre de la voirie, la probabilité que deux voitures s’y croisent doit être assez faible, alors une voiture suiveuse avec les caractéristiques familières y est aussi discrète qu’une nonne morte sur un tas de neige ! Je freine pour la laisser prendre de l’avance. J’hésite une fraction de seconde, me demande s’il ne serait pas plus sage de faire demi-tour ici. Je suis toujours persuadé qu’elle ne m’a pas remarqué, pensant qu’elle s’arrêterait dès qu’elle m’aurait identifié, pour ne pas me dévoiler les derniers kilomètres qui la séparent de son repaire. Si elle m’emmène jusqu’à lui, alors c’est qu’elle n’est pas celle que je recherche, celle avec qui j’ai envie de jouer. On va bien voir. J’accélère rapidement pour ne pas la laisser prendre trop d’avance mais dans les secondes qui suivent, je m’aperçois de ma grande naïveté. Le chasseur trop confiant – trop mis en confiance – se retrouve instantanément dans le rôle du gibier : sa voiture est immobilisée à quelques dizaines de mètres devant moi, et je ne peux faire demi-tour. Pris en flagrant délit, le doigt dans le pot de confiture ! La voilà donc, la prédatrice rêvée, la féline aux griffes surgissant de ses pattes de velours, la prédatrice aux pièges redoutables. Tout me saute aux yeux en un éclair : je suis sur son territoire, dans lequel je me suis trop imprudemment avancé. Piégé. Je glisse vers elle à vitesse réduite.

Le chauffeur a vu son erreur. De loin, il ne peut pas m’échapper. Il joue le jeu, il s’avoue pris en flagrant délit de chasse. Il vient se garer derrière moi, pas trop prêt. Il porte des lunettes de soleil, comme moi. Une ultime protection. Je sors de ma voiture, et lui aussi. Je ne cache absolument pas ma joie de l’avoir attrapé comme déjà celle qu’il m’ait surprise. Il est plus grand que moi, d’un abord agréable. On se fait la bise immédiatement. Premier contact. Doux. Un félin à pelage clair du nord.

Je suis beau joueur. Elle m’a piégé et elle mérite donc que je la laisse profiter pleinement de sa victoire. Je sais qu’elle rêve de m’avoir sous ses griffes, alors je vais lui en donner un avant-goût. Mais je reste aussi un prédateur, piégé certes, mais prédateur quand même. Je veux qu’elle sache qu’elle ne m’aura pas une seconde fois aussi facilement.

Une chose me vient immédiatement à l’esprit, une chose qui va certainement l’amuser. Je me mets à tourner autour de lui, comme un félin, évaluant mon reflet. Appétissant. Nous avons retiré nos lunettes, nous découvrant les mêmes yeux amusés. Des bleus contre des marrons. Nous parlons un peu, pas longtemps. Et chacun de repartir vers son antre.

Ce ne fut qu’une approche. Nous avons juste vérifié la véracité de nos dires, testé nos images. Mais, j’avais gagné une certitude : quelque soit la suite des événements, il y aura quelque chose. Une chose agréable. Insupportablement agréable.

Sur le chemin du retour, je me dis que cette rencontre surprise s’est déroulée comme j’aurais pu l’écrire dans une de mes histoires. Une rencontre magique, mystérieuse, improbable. La rencontre de deux prédateurs, deux reflets. Si elle m’avait emmené jusque chez elle, tout se serait paradoxalement arrêté là : j’aurais dépassé son repaire sans m’arrêter, sans jamais m’y arrêter. Mais à présent, des frissons remontent dans mon dos, me hérissent les poils des avant-bras : nous jouerons, j’en ai la certitude. Et ces jeux ne pourront qu’être agréables. Insupportablement agréables.


Tickleuse / Peheff
 
bonjour et merci pour cette belle histoire,il y aurait une suite à cette histoire?
 
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