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Il était une fois dans l'Est, Partie I

Tenebrae

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Mar 21, 2005
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Heureuse année à tous ! Voilà donc l'arrivée d'un nouveau cycle. Soyez indulgents, il sent un peu la poussière et le style est clairement moins bien maîtrisé que dans le précédent. Enfin, enjoy !

Il était une fois dans l’Est​


Depuis qu’on l’avait désignée pour diriger une équipe mixte d’archéologues et d’ethnologues qui faisait des recherches sur ce site, à l’est de la Roumanie, dans le territoire que l’on nommait à une époque la Transylvanie, Caroline n’avait eu de cesse de s’émerveiller de la magnificence du lieu. On pouvait admirer de tous les côtés un superbe paysage à la farouche beauté : partout c’étaient de splendides forêts aux couleurs d’émeraude, des montagnes escarpées dont le sommet se perdait dans une mystérieuse brume ou encore d’étranges bâtiments païens où l’on devait, par le passé, célébrer quelque mystérieux culte païen. La région elle-même semblait baignée par une sorte de magie qui aurait imprégné jusqu’au sol de cette contrée que les occidentaux ne semblaient connaître qu’au travers des films de la Hammer. Certes, la civilisation n’était qu’à quelques dizaines de kilomètres de là, dans des villes aussi modernes que bétonnées mais Caroline se sentait ici comme dans un îlot médiéval perdu au milieu d’un océan de cauchemar urbain. Elle aimait déjà beaucoup son travail avant de venir ici mais elle savait à présent qu’elle n’avait pas eu tort de se spécialiser dans l’Europe de l’Est au cours de ses études.

C’était un jeune milliardaire allemand qui avait acheté le château et les terrains alentour qui avaient autrefois délimité le Voïvodat de la famille Cerveni. Les Voïvodes étaient, il y a bien longtemps les puissants seigneurs de Transylvanie, régnant par la terreur et l’oppression constante de leur peuple, qu’ils appelaient avec une grande dérision « le Bétail ». Ils étaient territoriaux à l’extrême et s’étaient opposés avec la dernière violence aux invasions successives des Hongrois, des Turcs et des Allemands. Caroline ne croyait pas en un quelconque au-delà mais elle sourit en pensant que si un de ces nobles pouvait voir son domaine tant chéri aux mains d’un descendant des envahisseurs, il aurait fait périr celui-ci dans d’effroyables tortures. Pour sa part, elle n’aimait pas non plus cet imbécile qui avait acheté tout un terrain simplement pour impressionner ses proches. Il le lui avait dit lui-même au téléphone : il était hors de question pour lui de vivre dans un pays aussi « primitif ». Elle n’avait pas réagi à l’époque car elle n’avait pas encore eu l’occasion de visiter le site mais elle était persuadée que si elle entendait cela à cet instant, elle aurait remis cet idiot arrogant à sa place. Ce n’était pas vraiment la chose à faire car elle n’était pas sans savoir qu’on ne fait pas de recherches ni de fouilles sans l’autorisation du propriétaire. Elle avait même réussi à lui arracher l’autorisation de résider, elle et son équipe au grand complet, à l’intérieur du manoir. Et elle ne se voyait pas gâcher cette chance inouïe de manière aussi stupide.

Elle adorait ce château qui semblait sorti, tout comme la région environnante, d’une obscure légende. Il avait été édifié, semblait-il, au XIIIeme siècle ou aux alentours. La Transylvanie avait été, à l’époque, une rérion divisée à l’histoire chaotique et la jeune femme ne disposait par conséquent que d’informations fragmentaires et rarement vérifiables. Ce qui était certain, en revanche, c’était que cette demeure avait été construite avec une rigueur et un talent absolument stupéfiants. Conformément aux usages de ces temps-là, il s’agissait d’une forteresse principalement en pierre et conçue pour tenir des sièges de plusieurs mois. De l’extérieur, il présentait un aspect austère, inébranlable ; il ne ressemblait pas, à l’instar de certains de ses équivalents Occidentaux, à quelque cathédrale semblant vouloir se dresser le plus haut possible vers les cieux, non. Il avait plutôt l’air d’une bête sauvage prête à bondir sur un quelconque intrus. Une impression diffuse de menace s’en dégageait, renforcée par l’isolement dont il faisait l’objet. D’ailleurs, les collègues de Caroline étaient devenus nerveux au fil des jours, à tel point qu’elle commençait à s’en inquiéter. Mais, pour sa part, il lui suffisait de jeter un coup d’œil au paysage, depuis le haut des remparts, pour se convaincre qu’elle ne quitterait cet endroit que le plus tard possible. Elle se sentait chez elle, en quelque sorte.

Et puis l’intérieur de la demeure était radicalement différent. En fait, il se présentait comme un dédale de couloirs, de chambres, d’antichambres et de salles à l’utilité variée. Cette conception très labyrinthique avait en fait une raison stratégique : il était impossible à un quelconque étranger ou envahisseur de se repérer et donc d’atteindre le Voïvode, même une fois les portes enfoncées. Plusieurs membres de l’équipe, en tentant de cartographier la place, s’étaient égarés et on ne les avait retrouvés que le lendemain. Les meubles et les tapisseries qui avaient vaillamment résisté aux outrages du temps semblaient aussi neufs que le jour où on les avait amenés là : Caroline avait même pu dîner, un soir, à une table de réception longue de vingt mètres et datant au moins du XIVeme siècle. De même qu’elle avait récemment mis au jour une salle de trophées remplie d’armures et d’armes ayant comme par miracle été conservées. En fait, ici, le temps ne semblait par avoir eu d’emprise et il ne manquait que le Seigneur et sa suite pour venir compléter ce tableau issu d’un autre âge.

Paradoxalement pourtant, Caroline se sentait frustrée. Son acharnement au travail lui avait permis de révéler un grand nombre de pièces et de passages secrets, et la majeure partie du manoir restait encore à explorer. Elle se réjouissait, même, de savoir qu’elle ne devrait pas quitter le Château Cerveni ainsi qu’il était nommé, avant longtemps, mais il y avait une série de salles qu’il lui tardait de découvrir : les chambres de torture. Aussi loin qu’elle se souvienne, elle avait toujours été fascinée par ces dernières. Elle en avait une image quelque peu romancée, et elle en était consciente, mais la réalité historique ne l’empêchait en aucun cas de fantasmer, bien au contraire. Elle se surprenait à rêver de temps en temps à de belles jeunes filles, attachées nues, à des chevalets et forcées à implorer la pitié de leurs tortionnaires sous des supplices qui, étrangement, ne leur laissaient pas la moindre marque ou cicatrice. Elle n’aimait pas beaucoup la violence, pas plus que les mutilations ou la défiguration qui constituaient néanmoins, dans son esprit, la base de toute torture. Elle appréciait beaucoup la beauté d’un corps et elle ne pouvait se résoudre à imaginer des femmes aux seins tranchés ou à la plante des pieds brûlée au fer rouge. Elle frissonna à cette dernière idée. Elle prenait elle-même grand soin de sa personne et ses pieds ne faisaient pas exception. Du fait de son métier, elle ne rechignait pas à travailler dans la poussière et le dernier jour où elle avait porté des talons hauts lui semblait à des années lumières, mais elle pensait tout simplement qu’une femme devait prendre soin d’elle-même, fut-ce un minimum. Et, en ce qui la concernait, le résultat était à la hauteur de ses efforts : à trente-deux ans elle avait une taille fine et élégante, bien que son tempérament sportif fasse d’elle plus une athlète qu’un mannequin. Sa chevelure rouge vif était ramenée en une tresse relativement courte avec laquelle elle se surprenait à jouer, parfois. Elle était aussi particulièrement fière de ses pieds sous lesquels le cal ne s’était absolument pas développé. Cela les avait rendus toutefois très sensibles et la moindre caresse avait tendance à lui arracher quelques gloussements, à tel point qu’elle se considérait désormais comme incapable de marcher pieds nus dans l’herbe. Mais elle s’était toujours dit que ce n’était qu’un faible prix à payer.

Revenant à des pensées plus terrestres, elle consulta sa montre : 23h44 ! Elle aurait déjà dû être couchée depuis longtemps : elle avait un gros chantier qui l’attendait le lendemain et il lui fallait être en forme si elle voulait être efficace. Rapidement, elle se dévêtit et se coucha dans le grand lit à baldaquins qui trônait au centre de sa chambre. Elle se dit à nouveau que c’était vraiment une aubaine de faire ce genre de travail.

Deux heures plus tard, elle n’arrivait toujours pas à trouver le sommeil. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû repenser aux salles de torture mais l’idée avait viré à l’obsession, la fatigue aidant. Sans trop savoir ce qu’elle faisait, Caroline s’extirpa des draps, se rhabilla et prit un chandelier qu’elle alluma avant de sortir. Le couloir était sombre et silencieux et elle n’entendait même pas ronfler ses collaborateurs. Bien qu’elle savait que l’épaisseur des murs et des portes empêchait la propagation de tout son, elle trouva soudain l’ambiance plus inquiétante. Et même si une partie rationnelle de son être lui hurlait que ce qu’elle faisait était stupide, elle commença à s’enfoncer dans les corridors tortueux de la vaste demeure.

Elle marcha ainsi un temps, éclairée par la seule lumière vacillante des bougies qu’elle portait et parfois par la lumière de la lune qui filtrait à travers une fenêtre ou une meurtrière. Elle se sentit un peu plus rassurée en constatant qu’elle savait parfaitement où elle était, pour avoir exploré ce secteur des dizaines de fois auparavant. Mais finalement, ce fut son bon sens qui reprit le dessus lorsqu’elle se dit qu’elle aurait au moins pu prendre avec elle les ébauches de cartes qui avaient été dessinées au fil des explorations. Elle décida donc de revenir sur ses pas pour aller les chercher, tant qu’elle savait encore où elle était.

Mais était-ce vraiment le cas ? Une fois qu’elle eut fait demi-tour, elle frissonna en voyant que le couloir qui s’étirait devant elle ne lui rappelait rien de connu. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle, nerveusement, mais elle ne put se repérer. Refusant de céder à la panique qui commençait à se faire sentir, Caroline décida de procéder avec méthode : elle emprunta donc chaque couloir qui s’offrait à elle afin de voir où ceux-ci conduisaient puis de choisir son chemin en conséquence. Mais au bout d’environ une demi-heure d’un épuisant parcours à travers le dédale semi obscur, elle réalisa qu’elle perdait son temps et qu’elle était définitivement perdue. Elle s’assit sur le sol et s’adossa à un mur pour prendre un petit peu de repos non sans avoir au préalable déposé son chandelier sur un petit guéridon dressé à proximité. Elle observa l’endroit dans le vain espoir d’y déceler un indice qui aurait pu l’aider à se sortir de cette embarrassante situation. Il s’agissait d’un corridor de pierres grises, semblable à tout autre dans le château, à cela près que le tapis qui recouvrait le sol était de couleur pourpre et que les murs étaient dépourvus de tout ornement. Caroline n’y pensa pas tout de suite mais elle finit par se demander ce que pouvait bien faire ici la table basse sur laquelle elle avait déposé son chandelier quelques instants plus tôt, alors qu’il n’y avait manifestement rien autour d’elle.

Elle sentit le courage lui revenir alors qu’elle se redressait pour examiner l’objet. C’était un petit meuble en bois verni de cinquante centimètres de hauteur environ qui n’avait rien de très particulier. Mais lorsque Caroline voulut le prendre en main, elle s’aperçut que le guéridon était scellé dans le sol. Toute excitée à l’idée de découvrir un autre aspect de la fascinante demeure, en essayant de manipuler l’objet, elle fit effectuer un quart de tour à sa partie supérieure. Aussitôt, un déclic se fit entendre au sein du mur immédiatement à coté d’elle. Cette fois, elle avait retrouvé toute son énergie, tant elle était persuadée d’être sur le point de découvrir quelque chose d’intéressant. Etant donné que le petit meuble ne semblait pas vouloir bouger à nouveau, elle commença à palper le mur. Il ne semblait pas vraiment pouvoir se dérober mais la jeune femme essaya malgré tout de le pousser de toute sa force. Cela n’eut strictement aucun effet mais elle se rappela soudainement un vieux cours d’égyptologie : lorsque les pharaons faisaient bâtir des portes secrètes, ces dernières étaient toujours conçues au moyen d’un système de contrepoids. Il fallait en fait appuyer sur un point bien précis de la paroi pour déclencher une ouverture. Changeant de tactique, Caroline se mit à presser les pierres centimètre après centimètre. Ce qui suivit la surprit totalement. Le mur pivota d’un bloc et elle se retrouva entraînée par le poids de son corps qui avait pesé un instant plus tôt. Elle battit des bras pour se retenir mais, n’y parvenant pas, elle chuta lourdement dans la nouvelle pièce qui venait de se dévoiler à elle. Le passage se referma avec un claquement sonore, privant la jeune femme de toute source lumineuse. Elle se releva prudemment et vérifia qu’elle n’avait rien de cassé. Fort heureusement, elle n’avait que quelques contusions mais cela ne l’empêcha nullement de se maudire pour son manque de prudence. Depuis le début, elle s’était montrée stupide et maintenant qu’elle était passée de l’autre côté de ce fichu passage, ses hommes devraient se donner beaucoup de mal pour la retrouver. Elle refusa toutefois de s’avouer vaincue et, fouillant dans ces poches, elle exhiba une boite d’allumettes. Elle en prit une, la gratta…et eut un tel choc en voyant ce qu’elle vit qu’elle laissa tomber la fragile source de lumière qui s’éteignit en touchant le sol. Elle avait entrevu une série de torches en métal dans un coin proche et, fébrile, elle se mit à tâtonner dans le noir afin d’en trouver une. L’image fugitive qu’elle avait aperçue ne pouvait être réelle.

Lorsqu’elle alluma l’une des torches, elle n’en crut pas ses yeux. Devant elle s’alignait la plus spectaculaire salle de torture qu’elle avait jamais contemplée, et elle avait déjà eu l’occasion d’en voir beaucoup. La pièce n’était pas gigantesque en soi et était même plutôt modeste ; sa beauté se dégageait de bien autre chose. Tout d’abord, elle était incroyablement bien fournie en matériel : on pouvait parfaitement distinguer des chevalets rectangulaires ou en forme de X, des piloris magnifiquement ouvragés, des tables de différentes dimensions pourvues d’attaches ou d’amarres destinées à recevoir des cordes ainsi que différents meubles dont l’utilité ne semblait pas vraiment évidente. Des accessoires divers étaient installés sur un bureau à proximité. La plupart étaient de forme arrondie et il ne fallut qu’un instant à Caroline pour reconnaître leur utilité dans le domaine de la masturbation féminine tandis que d’autres avaient un coté sensiblement plus mystérieux. Mais ce qui attirait surtout l’attention, c’étaient bien sûr les immenses fresques qui couvraient les murs et le plafond. Elles étaient proprement saisissantes de naturel et semblaient mettre en scène chaque supplice qui se serait déroulé ici, jusque dans les moindres détails. Des milliers d’hommes et de femmes agonisaient devant les yeux fascinés de Caroline, semblant implorer celle-ci de mettre fin à leur calvaire. D’ailleurs, quel genre de supplice étaient-ils en train d’endurer ? La jeune archéologue n’avait jamais vu cela : les malheureuses victimes hurlaient sans discontinuer mais l’expression de leurs visages était curieuse. En fait, les suppliciés semblaient à la fois rire et pleurer ; et à l’occasion, jouir, au cours d’une stimulation sexuelle particulièrement élaborée. De plus, les bourreaux semblaient dépourvus de tenailles, de fouets ou encore de fers chauffés et apparaissaient la plupart du temps armés de leurs seuls doigts, voire de quelques instruments que Caroline ne parvenait pas à identifier. En fait, c’était complètement surréaliste, mais elle aurait juré que les tortionnaires chatouillaient leurs proies. Mais bien entendu, elle n’était pas dupe : il était impossible de torturer quelqu’un avec des chatouilles, c’était trop…

En fait, elle ne trouvait pas de mots pour le dire. Et pourtant, au fond d’elle-même, l’idée lui parut séduisante en ce sens que, si cela eut été possible – et elle était loin d’en être convaincue – cela signifiait que l’on pouvait torturer et soumettre une personne sans abîmer son corps. Encore une fois, elle fit taire son instinct et, produisant un gros effort pour détourner son regard de la représentation dantesque, elle continua d’explorer la pièce. Elle nota de ce fait deux détails intéressants. Le premier était constitué par de discrètes trappes horizontales de la taille de meurtrières qui apparaissaient en haut et en bas des fresques, sur chaque mur, et dont Caroline se demandait bien à quoi elles pouvaient servir, tant leur étroitesse empêchait d’y glisser quoi que ce fut. Le deuxième détail, pour sa part, était un gros et massif ouvrage, relié de cuir et posé sur un écritoire qu’on pouvait distinguer à l’écart. La jeune femme se dirigea alors vers lui et le prit.

Il était très lourd, comme une encyclopédie, et était apparemment rédigé en Slavon, l’ancienne langue de la plupart des seigneurs de Transylvanie. Fort heureusement, Caroline avait beaucoup étudié ce langage et ses cours étaient encore bien présents dans sa mémoire. Le titre en était : Chroniques des supplices que la Divine Voïvode Katarina Cerveni, Fille Héritière du Révéré Dragon, infligea à tous ceux que Son très judicieux jugement avait désigné. Il n’y avait aucune référence à un quelconque auteur, mais ce n’était pas très surprenant, compte tenu du fait que les habitants de la Transylvanie du Moyen-Âge étaient tenus de vénérer leur Voïvode comme un dieu (ou une déesse dans le cas présent) et de s’effacer devant lui. L’auteur avait du en faire autant. Il y avait un marque-page de soie dans le livre qui délimitait une petite zone de texte vers la fin. Les pages parcheminées craquèrent lorsque Caroline ouvrit l’imposant volume. Là aussi, elle fut très agréablement surprise par la qualité des enluminures qui occupaient souvent des pages entières pour exposer non seulement des supplices mais aussi le passé des victimes, avant leur mise au supplice. Chaque illustration était accompagnée d’un texte précis et romancé en Slavon qui décrivaient les différentes scènes en profondeur. En fait, chaque chapitre du livre se présentait comme une petite nouvelle mettant en scène des tortures aux fortes connotations érotiques. Fascinée, la jeune femme se mit à lire avidement, à la lumière de la torche, la dernière histoire de l’ouvrage, que le marque-page lui avait permis de révéler. Peut-être était-ce la fatigue ou bien l’excitation d’avoir trouvé un exutoire à ses fantasmes ou peut-être était-ce encore les deux à la fois, mais il y avait quelque chose qui aurait normalement dû éveiller l’attention de la jeune femme : comment un matériel aussi vieux avait-il pu lui apparaître tellement neuf ?

Alexei, meneur de l’odieuse révolte

Les portes de la salle de réception s’ouvrirent en grand pour laisser passer un couple de soldats au service de Katarina Cerveni qui maintenaient un jeune homme aux vêtements abîmés. Ses poignets étaient immobilisés dans son dos et ses chevilles étaient attachées par une corde lâche, de manière à lui permettre de marcher sans prendre le risque qu’il échappe à ses ravisseurs. Les deux hommes et leur prise s’immobilisèrent à quelques pas des marches du trône sur lequel était assise leur terrible Dame.

- Eh bien, Alexei ! Je te retrouve enfin, lança la Voïvode d’une voix ferme à l’attention du jeune homme que ses gardes jetèrent sur le sol, à genoux.

Alexei lança un regard haineux à la maîtresse des lieux qui, en retour, observa le jeune homme en affichant une expression mi-cruelle, mi-amusée. C’était un garçon fort bien bâti et au physique puissant, développé par les années de travail dans les forets et les champs, comme tous les fils des personnes du peuple de la région. Ses cheveux noirs tombaient sur ces épaules, comme de coutume en ces contrées ; il était âgé de vingt-deux ans. Son originalité résidait dans le fait que son visage était très mobile, exprimant souvent l’insoumission ou la volonté de vivre, par contraste avec l’air bovin et sans âme que se bornaient à afficher la plupart de ses compatriotes. Cela avait déjà séduit bon nombre de jeunes filles de son village natal, notamment une qui était devenue sa compagne : Anya.

La Voïvode, pour sa part, avait atteint l’âge vénérable de quarante ans. En fait aucun de ses homologues féminins n’avait vécu aussi longtemps, du fait des guerres incessantes que tous les seigneurs transylvaniens, assoiffés de violentes conquêtes, se livraient. D’autant plus que sa beauté était véritablement restée intacte au fil des années : ses longs cheveux dont certaines mèches retombaient sur son visage avaient conservé leur couleur châtain. Aucune ride, aucun signe de vieillesse ne trouvait sa place sur un corps qu’on disait immortel, ses yeux gris pâle lançaient toujours le même regard dérangeant et, enfin, son verbe était aussi soigné et menaçant qu’il l’était vingt ans auparavant. Epoque où elle avait pris possession de ce château, en faisant mourir sous la torture le précédent propriétaire. Elle portait toujours des robes écarlates ou pourpres reflétant autant son haut rang qu’une richesse ostentatoire. Alexei les lui avait vues il y avait quelques années, car ce n’était pas la première fois qu’il était ainsi fait prisonnier. La terrible Dame avait l’habitude de faire régulièrement enlever les beaux jeunes gens de la région, prétextant qu’ils lui appartenaient de droit. Elle reprit la parole :

- A vrai dire, je me doutais bien que je te reverrai. Lorsqu’on te livra à moi pour la première fois, tu étais déjà un rebelle et il fallut t’attacher au lit afin que je puisse profiter de manière correcte de ce que tu tentais de me refuser.

Elle eut un reniflement méprisant devant le regard de haine qu’affichait Alexei à l’évocation de ce souvenir et continua :

- De toute manière, les contestataires ont la révolte dans le sang. Ils ne montrent de la soumission que lorsqu’ils sont complètement brisés par la torture. De ce fait, ils constituent des victimes idéales mais malheureusement, ils ne sont d’aucune utilité au travail, c’est à dire là où ils sont censés être. N’est-ce pas ?

Le jeune homme tenta maladroitement de se redresser malgré ses liens mais un des gardes en armure qui l’avait ramené lui administra une vigoureuse poussée qui le fit chuter lamentablement sur le sol. Alors qu’il essayait de se débattre, la pression d’un talon de botte dans son dos le dissuada de lutter. La Voïvode contempla le spectacle d’un air satisfait puis ajouta :

- Il y a peu de temps, j’ai appris que tu fomentais une révolte contre mon autorité. Ta naïveté serait presque touchante en fait, s’il n’existait pas un code strict qui désapprouve très fortement ce genre de comportement.

Le garçon, dans un ultime sursaut de fierté se refusa à répondre. La Dame décida qu’il n’était plus nécessaire de prolonger ce petit jeu plus longtemps. Elle ordonna froidement :

- Conduisez-le dans la salle des supplices.

Les gardes empoignèrent Alexei par les bras, le forcèrent à se relever et l’entraînèrent au-dehors.

+ + +​

Après avoir franchi le passage secret qui conduisait dans le lieu où le jeune homme devait subir sa punition, ce dernier resta un instant interloqué par la splendeur des fresques qui l’entouraient. Par contre, leur sinistre réalisme fit courir un frisson dans son dos. Il ignorait totalement ce qu’on était sur le point de lui faire et le doute s’installa en lui : combien de temps allait-il résister avant de s’effondrer ? Aurait-on pitié de lui ? Se montrerait-il assez courageux ? Le heurt d’une main inamicale sur sa nuque lui rendit ses esprits.

Deux femmes à la peau très pâle et ayant environ son âge l’attendaient, avec semblait-il une certaine impatience. Elles étaient vêtues de simples robes de soie blanche sans manches et étaient pieds nus. La plus petite avait les cheveux blonds et des yeux bleus qui ne paraissaient refléter que l’innocence. L’autre était sensiblement plus grande que sa complice. Ses cheveux étaient bruns, elle ne souriait pas, et son regard exprimait une sorte de faim vorace. Elles étaient également belles, voire somptueuses, mais semblaient n’avoir rien d’autre en commun. Alexei sentit son pénis s’ériger lorsqu’il se rendit compte qu’il pouvait deviner leurs formes parfaites sous leurs vêtements. La blonde parla la première, d’une voix presque enfantine :

- Bienvenue dans notre antre. Je m’appelle Chessa et voici Dannika. Nous sommes chargées de te donner l’hospitalité dans cette salle qui est notre, et sache que ce sera un honneur pour nous.

Elle fit un grand sourire à son hôte, ce qui le troubla. Le jeune homme ne s’attendait pas à être accueilli de la sorte, c’était le moins qu’il pouvait dire. Une intense impression de gentillesse émanait de cette jeune fille et il ne pouvait imaginer qu’elle put être un de ces cruels tortionnaires auxquels il avait tout d’abord pensé. Sentant qu’il s’interrogeait, Chessa reprit sur un ton apaisant :

- Ne te méprends pas, nous avons tout pouvoir sur toi en ces lieux. Nous voulons tous, toi compris, que cela se passe bien et ce qui va suivre dépendra beaucoup de ton comportement. Alors, si tu promets d’être sage, tu as notre parole que nous te le rendrons au double. Pour commencer, déshabille-toi. Complètement.

Les gardes le détachèrent rapidement et reculèrent de quelques pas, prêts à intervenir. Comprenant qu’il n’y avait rien d’autre à faire, Alexei fit taire son amour-propre et commença à s’exécuter. Il enleva d’abord sa tunique, révélant par là même un torse aux dimensions plus que respectables. Ensuite, il retira ses chaussures de peau et posa ses pieds nus sur le sol froid de la salle. Enfin, après une brève hésitation, il fit glisser son pantalon le long de ses jambes, libérant son sexe tendu qui vint se plaquer aussitôt contre son ventre.

- C’est très bien, sourit Chessa. Maintenant, viens t’installer là-dessus, ajouta-t-elle en tapotant le bord d’un chevalet d’ébène en forme de X.

Le jeune homme jeta un coup d’œil inquiet vers Dannika : depuis qu’il était entré, elle n’avait eu de cesse de le dévorer des yeux, comme un animal affamé. Et maintenant qu’il était entièrement nu, l’agressivité de la jeune femme était presque devenue palpable. Cela le mit mal à l’aise mais de toute manière, il était prisonnier et il était obligé de faire ce qu’on lui disait. Docile, il se dirigea vers l’imposante pièce de bois. Celle-ci n’était pas dressée sur un mur, contrairement à un certain usage, mais était allongée et solidement fixée sur quatre pieds à une hauteur parfaite. Lorsque Alexei vint s’y étendre, il put constater l’efficacité de sa position qui permettrait à ses tortionnaires d’avoir accès à n’importe qu’elle partie de son corps.

Chessa et Dannika vinrent à lui, tenant un jeu de cordes entre leurs doigts fins. La blonde passa plusieurs fois les liens autour des poignets du garçon, puis de ses coudes avant de faire un nœud serré qui ne coupait pas la circulation sanguine, mais interdisait tout mouvement. La brune, pour sa part, s’occupa d’immobiliser les chevilles et les genoux de sa victime, avec la même maîtrise que sa complice. Enfin, elle noua deux tours de corde au niveau du bassin du jeune homme pour achever son oeuvre.

Une fois que les deux filles eurent terminé leur travail, les gardes s’empressèrent de quitter les lieux, à la grande surprise de l’homme, maintenant attaché. Chessa expliqua d’un air espiègle :

- Tu vois, c’est ta première récompense pour avoir obéi sans nous résister : tu as le droit à un supplice intime, sans témoin pour te voir te tortiller ou t’entendre nous supplier. Je crois que tu peux nous remercier.

Alexei ne trouva pas vraiment la plaisanterie à son goût mais on ne lui laissa pas le loisir de s’en plaindre. Déjà, Dannika avait empoigné son pied droit et lui avait étiré les orteils en arrière, les immobilisant de sa main gauche. S’attendant à une explosion de souffrance, il serra les dents et se prépara au choc.

Il ne comprit pas au début ce qui lui arrivait. Il ne ressentait qu’une sensation diffuse, légère. Dressant la tête pour voir ce qu’on lui faisait, il constata que celle qu’il considérait comme la plus redoutable de ses deux bourreaux était en train de lui caresser le dessous de son pied. Lentement, presque affectueusement. Le jeune homme trouvait qu’en fait, ce qu’il endurait était plutôt supportable, mis à part un léger grattement localisé au milieu de la plante. La seule chose inquiétante était la lueur de folie dans le regard de Dannika. Un peu rassuré, il se laissa faire. Et ce fut le moment que choisit sa tortionnaire pour frapper.

La jeune femme accéléra soudain le rythme de ses caresses et, instantanément, Alexei ressentit un irrépressible chatouillement qui irradiait de sa vulnérable extrémité. Un rire nerveux monta de sa gorge et il tenta maladroitement d’arracher son pied nu des mains de Dannika. Mais celle-ci raffermit aussitôt sa prise et continua de tourmenter la peau apparemment ultra sensible du pauvre garçon. Il tira de toutes ses forces sur ses liens, tentant désespérément de recouvrer sa liberté mais rien ne semblait pouvoir interrompre le cours de ce supplice qui lui avait pourtant paru si inoffensif. Au début. Chessa se plaça entre les parties du chevalet qui immobilisaient les bras du supplicié, juste à la hauteur de sa tête. Ensuite, étendant les mains, elle se mit à le chatouiller sous les aisselles, augmentant l’intensité de la torture d’un degré supplémentaire. L’effet ne se fit pas attendre : les rires du jeune homme se muèrent un long cri ininterrompu qui reflétait de manière horrifiante le caractère insoutenable de l’implacable tourment qu’on lui infligeait. Ses muscles étaient si tendus qu’on n’aurait pas été surpris s’il était finalement parvenu à briser ses entraves. Les jeunes femmes, pour leur part étaient au comble de l’excitation et cela était visible aussi bien sur leur visage que dans leurs gestes. Sadiques, elles prolongèrent le redoutable traitement le plus longtemps possible, jouant avec les sensations de leur victime avec un délice des plus sadiques. Dannika, surtout, se montra redoutable dans la diversité des chatouilles qu’elle mettait en œuvre : tantôt elle grattait frénétiquement un point très sensible du milieu de la plante avec le bout de l’index, tantôt elle effleurait sensuellement l’ensemble du dessous du pied du malheureux, lui arrachant des plaintes d’une intensité presque anormale.

Lorsque Alexei commença à manifester des signes d’acclimatation au supplice, ses bourreaux arrêtèrent net de le chatouiller. Elles échangèrent des regards complices en constatant le résultat de leur brillante introduction : le jeune homme était déjà couvert de sueur et sa respiration difficile témoignait sans ambiguïté de la difficulté qu’il avait eue à supporter ce qu’on venait de lui faire. Chessa lui caressa le visage et lui souffla d’un ton faussement affectueux :

- Eh bien, mon beau, tu as l’air épuisé ! Comment cela se fait-il ? Il ne s’agissait que d’un petit test, rien d’autre. Tu devrais tout de même te montrer plus courageux…

Le sourire angélique qui ponctua la tirade de la jeune fille acheva de déstabiliser Alexei. Ce dernier ne comprenait absolument pas ce qu’il lui arrivait : comment pouvait-il être chatouilleux au point de percevoir ce qui n’étaient après tout que de simples attouchements comme quelque chose d’aussi insupportable ? Il l’ignorait, mais ce dont il était certain, c’était que si cette torture durait suffisamment longtemps, il serait prêt à tout pour que cela cesse. Dannika s’empara d’une plume large, au bout extrêmement duveteux et dit d’un air faussement songeur en faisant lentement tourner l’instrument entre ses doigts :

- Il est peut-être temps d’arrêter d’ennuyer notre invité avec ces jeux puérils et de rentrer dans le vif du sujet, non ?

Sa voix était lourde de sous-entendus. La jeune blonde fixa les pieds de celui qu’elle s’apprêtait à soumettre derechef à la torture puis, hochant la tête en signe d’approbation, elle se munit d’une rémige similaire à celle de sa complice. Le garçon, constatant l’aspect terriblement efficace des instruments, se mit à pâlir. Cela amusa beaucoup ses deux tortionnaires qui répondirent à cette réaction par un bref gloussement de satisfaction avant de se positionner de part et d’autre des hanches du supplicié. Chessa prit délicatement le pénis d’Alexei par le gland, entre le pouce et l’index et le dressa à la verticale avec précaution, sans lui faire mal. Ensuite, elle le gratifia d’un long effleurement, terriblement langoureux de haut en bas. Tout le corps d’Alexei se contracta en un spasme impressionnant alors qu’il poussait un cri. Aussitôt Dannika s’attaqua à son scrotum, qu’elle chatouillait sans discontinuité par de petits attouchements frénétiques du bout de sa plume. Sans ralentir. Sans pitié. De son côté, Chessa continuait de torturer le pénis en le caressant doucement en diagonale sur tout le tour. Alexei se débattait du mieux qu’il pouvait, mais ses mouvements étaient neutralisés par les liens solides qui l’entravaient. Il comprenait mieux pourquoi on avait immobilisé son bassin. Son sexe était devenu le terrain de jeu de deux filles perverses, qui jouissaient visiblement de chaque instant de son martyre. Lorsqu’il avait été capturé, il avait su qu’on allait le torturer, et il s’était représenté l’épreuve comme étant insoutenable. En vérité, c’était bien pire.

Les jeunes femmes se déchaînèrent. Chessa augmenta encore l’intensité du supplice de quelques degrés en chatouillant alternativement la zone ultra sensible située sur le pourtour du gland, puis l’urètre, elle aussi point faible de l’anatomie masculine. Dannika poursuivit pour sa part la torture des testicules. Les premières larmes coulèrent sur les joues d’Alexei alors qu’il riait et hurlait à la fois. C’était une terrible sensation qui, au-delà de son sexe, irradiait tout son corps et pulvérisait chaque pensée cohérente. En plus de procurer une insoutenable exaspération, les caresses des plumes apportaient une stimulation sexuelle, malheureusement trop faible pour le faire jouir. Lentement, de l’arrêt du supplice, les pensées du jeune homme basculèrent vers le désir de satisfaction. Maintenant, c’était la jouissance qu’il désirait plus que tout, mais même cela lui était refusé.

Les filles prolongèrent la torture pendant ce qui sembla être une éternité. Elles firent en sorte que chaque seconde, chaque effleurement du sexe de leur prisonnier soit ressenti jusqu’au tréfonds de son âme. Elles ne se laissèrent apitoyer ni par les hurlements, ni par les supplications dont Alexei les abreuvait lorsque le rythme de la torture ralentissait quelque peu. Vicieuses, elles lui ménagèrent quelques moments de repos, où elles le chatouillaient avec moins de précision, pour reprendre ensuite le supplice de plus belle. Au fil du temps, les exaspérations continues qu’on lui faisait subir avaient eu raison des forces du pauvre garçon. Celui-ci se laissait maintenant torturer en n’opposant pratiquement plus de résistance. Il gémissait à l’occasion lorsque ses tortionnaires touchaient un point particulièrement vulnérable, mais il semblait désormais dans un état second.

Ce n’était pas vraiment ce que voulaient les filles, et elles ralentirent progressivement le rythme de leurs chatouilles, avant d’arrêter complètement. Un silence de mort régnait maintenant dans la salle ténébreuse, seulement troublé par les halètements d’Alexei qui essayait péniblement de retrouver son souffle. Chessa posa sa plume sur le ventre du prisonnier et se pencha sur son visage. Au moyen d’un pan de sa robe immaculée, elle épongea la sueur qui perlait à son front avec des gestes presque maternels et lui souffla :

- Je dois avouer que tu me déçois un peu, mon petit Alexei. Nous n’avons eu à te chatouiller que quelques heures pour que tu nous supplies de nous arrêter. Pourtant, c’est loin d’être fini : notre maîtresse nous a demandé de te punir. Tu sais ce que ça signifie.

Entre deux inspirations, Alexei essaya d’implorer la petite blonde, mais celle-ci mit la main sur la bouche :

- SShhh. Rien de ce que tu peux dire ne pourra éviter ce qui va suivre. C’est aussi inéluctable que l’hiver vient après l’automne. Ou, si tu préfères, que la volonté de ta Voïvode, que tu as imprudemment défiée. Nous, nous sommes là pour éviter que tu ne recommences. Et pour éviter que ton mauvais exemple soit imité.

Elle se redressa, un sourire de gamine aux lèvres.

- En somme, nous sommes là pour te rendre service. Dannika ?

Avec une démarche empreinte de félinité, Dannika se dirigea vers un système mécanique dressé contre le mur nord de la salle de torture. Elle abaissa un levier et aussitôt, les mystérieuses trappes situées tout le long des murs s’ouvrirent. Les meurtrières horizontales donnaient sur l’extérieur. On pouvait discerner le ciel rougeoyant du crépuscule, mais ce qui frappait le plus, c’était que le son du vent qui pénétrait la salle semblait déformé, comme amplifié. Avec un frisson d’horreur, Alexei comprit brusquement à quoi servaient ces orifices. Depuis son village, au cours de sa vie, il avait eu l’occasion d’entendre de terrifiants hurlements de suppliciés, émis depuis le château. La voûte allait amplifier ses cris et les transmettre aux alentours au moyen des fines ouvertures. Dannika dressa le menton en direction de sa complice :

- Tu crois qu’il a compris ?

Chessa confirma d’un hochement de tête et ajouta :

- Bien. Si nous offrions à sa compagne un autre genre de spectacle ?

Puis, se tournant vers le prisonnier :

- N’aie pas peur. Nous allons te redonner une partie de tes forces. Ne t’avais-je pas dit que nous te récompenserions, si tu étais sage ?

- Et surtout, renchérit Dannika, il faudra bien que tu supportes les tortures à venir. Alors, il vaut mieux que tu ne sois pas complètement épuisé.

- Dannika, petite inconsciente ! Tu ne vois pas que tu effraies notre hôte ? Regarde-le : il frissonne de tout son corps.

La brune sourit. Elle avait toujours cette lueur de folle avidité dans le regard. Alexei se sentit soudain glacé.

- Pas après ce que je vais lui faire.

A la surprise du jeune homme, Dannika retira sa robe, pendant que Chessa vint se placer au niveau des pieds d’Alexei. Désormais nue, la jeune femme était époustouflante de beauté et de grâce. Ses seins ronds et fermes dont les tétons bruns pointaient fièrement vers l’avant étaient ornés d’un magnifique tatouage qui représentait un bouquet de ronces entourant les rondeurs parfaites de la tortionnaire et descendant jusqu’à ses haches. Avant qu’Alexei ne comprenne ce qu’il se passait, Dannika s’était assise sur lui. Ses deux mains caressaient avec délectation le torse puissant du garçon alors que son sexe s’enfilait lentement sur son dard. Dannika commença alors un lent mouvement de va-et-vient qui arracha au prisonnier de longs soupirs de plaisir et de reconnaissance mêlés. La jeune femme faisait attention à ne pas le faire jouir trop rapidement, car il était déjà au bord de l’orgasme à la fin du supplice qui avait précédé. Mais elle était une experte et Alexei était attaché. Il était à elle. Lorsqu’elle se pencha sur lui pour l’embrasser et le caresser, Alexei crut que son coeur s’arrêtait de battre. Ce qu’il ressentait dépassait tellement en intensité le meilleur de ce qu’il avait jamais éprouvé avec Anya. Malgré ses liens, il avait envie de caresser cette femme qui l’avait pourtant torturé il y avait seulement quelques instants, ne fut-ce que pour la remercier de ce répit inespéré. Puis, après quelque temps, Dannika accéléra ses mouvements et le jeune garçon se sentit peu à peu approcher de la décharge de plaisir. Alors que le moment fatidique approchait, Dannika se redressa et lança par-dessus son épaule :

- Maintenant !

Chessa recommença aussitôt à chatouiller les pieds d’Alexei en attaquant directement les endroits les plus sensibles avec tout son savoir-faire. L’orgasme fut stoppé comme un oiseau figé en plein envol, mais l’excitation ne retomba pas, au contraire. Tout en continuant de besogner sa victime, Dannika se jeta sur ses aisselles offertes et se mit à les torturer avec fureur. Alexei hurlait sans discontinuer, mais ses cris avaient maintenant les accents du plaisir sexuel. C’était à la fois terriblement sensuel et parfaitement insupportable. L’orgasme ne venait pas, contrôlé qu’il était par les attouchements dévastateurs des deux tortionnaires, mais il était là, prêt à exploser au moindre fléchissement de rythme. Enfin, sur un autre signal de Dannika, les filles stoppèrent net la torture. Alexei et Dannika jouirent moins d’une seconde après cet arrêt brutal. Ils furent littéralement submergés par la foudroyante vague de plaisir. Pendant les quelques secondes que dura ce merveilleux moment de fusion, elle les emporta tous deux loin, très loin de la salle de torture. Tout comme leurs cris, que le vent propagea jusque dans les chaumières les plus reculées du Voïvodat.

Fin de la première partie
 
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Magnifique!

Personellement je trouve cette histoire plus intéressante encore que Privilèges. L'ambiance décrite est plus sombre, et j'aime l'idée d'un personnage dôté d'un grand pouvoir qu'il exerce sur un grand nombre de victimes prises au piège (un peu dans le style de la série des "Hidden Agenda" de Marauder, ou encore de celle des "Nylon Dungeon").
L'idée de mettre un personnage en tant que spéctateur (Caroline), à priori neutre, est tout aussi intéressante: Il y a là une certaine idée de recul et de prise de distance par rapport aux évènements qu'elle est ammenée à connaître dans ces lieux que je trouve assez cynique.

Encore bravo.
 
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Salut,Tenebrae!j'ai lu toutes tes histoires et je trouve que celle-ci est la meilleure(Il faut dire que j'adore le F/M).J'attends la suite avec impatience.
 
Wow, elle est formidable cette histoire. Bravo !

J'adore ta façon d'écrire. Tu as une belle façon de raconter qui rend l'histoire vraiment excellente.

J'aurais juste un commentaire par rapport au contexte : je trouve la scène de torture un peu trop rafiné par rapport à l'époque. Je veux dire qu'il est cencé être dans un donjon, mais les tortionnaire sont en nuisette... Je trouve que ça manque un peu de saleté, de vulgarité... quelque chose dans le genre.

Mais ce n'est que mon opinion et ça n'enlève absolument rien à la qualité de ton écriture.

J'attend la suite avec impatience !
 
J'aurais juste un commentaire par rapport au contexte : je trouve la scène de torture un peu trop rafiné par rapport à l'époque. Je veux dire qu'il est cencé être dans un donjon, mais les tortionnaire sont en nuisette... Je trouve que ça manque un peu de saleté, de vulgarité... quelque chose dans le genre.

Bon, une fois pour toutes, je tiens à dire que la réalité historique n'est absolument pas de mise ici, sinon je ne pourrais même pas parler de chatouilles.

Cette histoire s'inspire plus volontiers des films d'épouvante comme ceux de la Hammer, qui sortaient en masse dans les années 70. Donc, cela présuppose un certain "glamour", totalement assumé du reste.

Si vous voulez davantage de violence, sachez que j'écris aussi des histoires qui sont plus complaisantes de ce point de vue-là... et que je ne sais pas trop où publier, d'ailleurs.

Pour répondre à végéta2, je ne me risquerai pas à avancer de délai chiffré, mais la suite de l'histoire paraîtra avant mars. Et tant qu'on est dans l'annonce, le troisième cycle se déroulera dans un contexte médical.

Restez connectés !
 
ok, merci pour l'info Tenebrae. Je suis moi-même en train d'écrire une histoire, et je vois bien le temps que celà prend; il faut préciser qu'ayant peu de temps libre et pas toujours la motivation nécessaire cela avance assez lentement...

Sinon, que veux tu dire par "plus violent"? Est-ce qu'on se situe toujours dans un contexte "tickling, foot torture"?
 
Bon, une fois pour toutes, je tiens à dire que la réalité historique n'est absolument pas de mise ici, sinon je ne pourrais même pas parler de chatouilles.

Cette histoire s'inspire plus volontiers des films d'épouvante comme ceux de la Hammer, qui sortaient en masse dans les années 70. Donc, cela présuppose un certain "glamour", totalement assumé du reste.

Je crois que je m'étais fait une idée préconsus et que ça c'est avérer différent. C'est très bien comme c'est là !

Et prend ton temps pour nous paufiner une super suite. Je suis déjà fan !
 
Alors Tenebrae? Quand tu parles d'histoires plus complaisantes au niveau violence, on se situe toujours dans le domaine du "tickling"?
 
Absolument pas. Je suis certain que tu as une petite idée du genre de récit que cela présuppose. Pour les fans de MTJ, je suis un peu l'équivalent littéraire et non commercial de Cagri : j'ai une face sombre et une face...encore plus sombre. :D
 
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